Comme l’eau, les histoires traversent le Moulin du Verger, petit à petit, elles font le paysage. Il y a l’histoire des lieux, celles d’un moulin qui s’installe, qui vit et qui abrite la vie et ses gestes, ses savoirs-faire, depuis cinq siècles déjà. Et puis les histoires du linge, des draps, des torchons blancs qui, porteurs de la trace de ceux et celles qui les ont portés, arrivent ici pour se reconvertir: découpés, déchiquetés, battus, tamisés, colorés, ils deviennent papiers. On imagine les histoires qui viendront se coucher sur chacune des pages pour l’instant blanches qui sortent de la papeterie. Et on profite, dans le jardin ensoleillé, des histoires de Jacques, sur son arrivée et ses devenirs ici. Enfin, bien sûr, il y toutes ces histoires que nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir (nous aussi, nous n’avons fait que passer) mais dont les liens tissent et tapissent chaque recoin du Moulin pour en faire le foyer temporaire de mots et de silences passés et à venir.